Un nouveau concept a émergé dans le monde de l’éducation canine : La coercition bienveillante !
On ne nous prendrait pas un peu pour des billes ?! On nous raconte que de temps à autre, avoir recours à la coercition serait dans l’intérêt de l’animal. On nous explique que ce ne doit pas être un mode de fonctionnement continu mais un « outil ponctuel ». On sort les grands mots en nous parlant « d’anarchie éducative » et en nous disant que forcer gentiment, c’est possible. Et pour terminer, on tente de nous faire croire que dans certains contextes, nuire occasionnellement à l’intégrité physique ou psychique d’un individu serait utile et justifiable. Le croisement absurde et improbable entre la matraque et la caresse !
Le danger de ce genre de discours, c’est qu’une analogie est clairement établie entre éducation bienveillante et laxiste. C’est hélas un amalgame encore trop présent dans le milieu. Pour rappel, le laxisme n’est pas un mode d’éducation en tant que tel mais un « abandon éducatif » pure et simple. Scoop : L’éducation dite « positive » fonctionne ! Comme tout mouvement éducatif, elle impose un cadre et des règles, mais sans avoir recours à la coercition.
Avant de continuer notre réflexion, nous avons pris soin de questionner l’IA sur cette notion et voici ce qu’il en ressort :
« Le terme coercition bienveillante représente un paradoxe, car la coercition implique une contrainte ou une obligation, tandis que la bienveillance suggère la douceur, la compréhension et le respect. Bien qu’une action coercitive puisse être motivée par de bonnes intentions, elle ne supprime pas la contrainte intrinsèque à la coercition. Le concept est plus souvent utilisé pour dénoncer une forme insidieuse de contrôle, notamment dans le cadre des violences conjugales, où la manipulation se cache sous un masque de sollicitude pour priver la victime de sa liberté. »
Sans grande surprise, la réponse est sans équivoque ! Même si ce comportement provient parfois d’un mécanisme inconscient, il s’agit généralement d’un argument fallacieux pour légitimer l’utilisation d’outils ou de méthodes aversifs. La « coercition bienveillante » est le plus bel exemple d’oxymore… C’est un peu comme parler d’une douce violence ou d’une obscure clarté. Or, le feu ça brûle, et l’eau ça mouille !
Mais la coercition c’est quoi au juste ?! C’est tout simplement le fait de contraindre. Et par essence, contraindre c’est forcer, obliger, ne pas laisser le choix.
Faisons le parallèle avec l’éducation d’un enfant : Il y a-t-il une bonne manière de donner une fessée à un enfant ? Non. Frapper un enfant sous prétexte de lui apporter la meilleure éducation possible est-ce acceptable ? Non. Pourtant l’intention est bonne, mais le moyen est éthiquement et moralement contestable.
Se dire bienveillant alors que l’on prône la coercition c’est intellectuellement malhonnête ! Même si l’intention de départ est louable, la coercition reste toujours négative. La fin ne justifie pas les moyens. C’est l’acte qui est répréhensible, pas le but final, ni le résultat. Il n’existe pas non plus de « bonne façon » d’utiliser un mauvais outil, même quand on vous vend un mode d’emploi sous prétexte d’absence de résultat. Peu importe l’objectif, la coercition fait peur ou fait mal et ce n’est donc pas bienveillant. D’autant plus que d’autres méthodes ont fait leurs preuves !
En plus d’être moralement et éthiquement discutable, il a été prouvé que la coercition est non seulement contre-productive mais aussi néfaste au bienêtre et à l’équilibre de l’animal. Il a également été démontré que la coercition est souvent à l’origine de l’apparition des troubles comportementaux (Tocs, phobies, réactivité, agressivité, malpropreté, destructions, anxiété de séparation…). De plus, les résultats sont souvent aléatoires et jamais garantis sur le long terme.
Mais pourquoi la coercition a-t-elle encore tellement le vent en poupe ? La difficulté est compréhensible : depuis des millénaires l’humain évolue sous la contrainte, c’est sociétal, mais c’est une maltraitance banalisée. Une violence insidieuse qui semble normale pour la plupart d’entre nous. Or, modifier ses principes ou ses habitudes, ça demande une profonde remise en question.
Le fondement de l’éducation respectueuse et bienveillante n’est pas de se transformer en distributeur à friandises - bien que cela soit un outil intéressant parmi tant d’autres - mais de s’intéresser à l’individu. Qui est-t-il ? Ses besoins fondamentaux sont-ils satisfaits ? Quels sont les facteurs qui génèrent le comportement ? Quelles sont les méthodes anciennement utilisées ? L’objectif est d’agir sur les causes de la problématique et non sur les conséquences en elles-mêmes en modifiant l’approche, l’environnement, les habitudes, les apprentissages antérieurs et en comblant les besoins fondamentaux et intrinsèques. C’est ce qui permet un apprentissage réel, cohérent, linéaire et bienveillant.
Ne soyons pas dupes… un mode d’éducation dite traditionnelle existe mais il ne respecte pas l’individu. Basé principalement sur des croyances non fondées ou remises en cause, avec des conséquences parfois dramatiques. Cessons de nous laisser convaincre par ces pseudos arguments, qui n’ont qu’un seul objectif : Se mettre en avant et discréditer les autres méthodes.
A l’opposé de l’éducation coercitive, il existe un mode d’éducation basé sur les recherches récentes en éthologie et neurosciences affectives et cognitives. Courant éducatif en plein essor qui non seulement fonctionne, tout en respectant l’individu, mais en plus renforce la relation au sein du binôme et garanti un lien authentique et durable.
Nous clôturerons ce billet avec une citation de Jean-Paul Sartre, célèbre philosophe et écrivain français : « La violence n'est pas un moyen parmi d'autres d'atteindre la fin, mais le choix délibéré d'atteindre la fin par n'importe quel moyen ».
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{COPYRIGHT} Article rédigé par Virtual Kanin et Truffes&Coussinets - Septembre 2025

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